«Le prurit se définit par une sensation de démangeaison cutanée.»Il peut se manifester sous différentes formes, notamment par des mouvements de grattage avec les pattes, des mordillements, des frottements le long de murs ou du léchage. Ces différents mouvements de l’animal provoquent rapidement, après une sensation d’apaisement transitoire, une augmentation du prurit: on parle alors de «cercle vicieux» (plus le chien se gratte plus il a envie de se gratter)
Il s’agit très souvent d’affections cutanées inflammatoires, allergiques ou parasitaires. Cependant, il faut retenir que de nombreux autres désordres peuvent également engendrer un prurit. Les causes énoncées ci-dessous ne constituent donc pas une liste exhaustive.
Tout d’abord, il est à noter que les allergies sont la première cause de prurit chronique chez le chien. Précisons que par définition une dermatose allergique est caractérisée par l’existence d’un prurit.
Selon la cause, on pourra rencontrer la dermatite par allergie aux piqûres de puces (appelée DAPP: Dermatite allergique aux piqûres de Puces, très fréquentes), l’intolérance alimentaire (l’allergène est alors contenu dans la ration alimentaire normale de l’animal), et enfin la dermatite atopique due à des aéroallergènes (substances véhiculées par le vent comme les pollens ou les acariens de la poussière de maison).
Après les allergies, il s’agit selon moi de la deuxième cause de démangeaison chez le chien. On distingue plusieurs types de pyodermites s’accompagnant d’un prurit chez le chien.
La dermatite pyotraumatique est une pyodermite très superficielle, d’apparition brutale. Elle prend la forme d’une plaque suintante très prurigineuse localisée le plus souvent au niveau du dos. Elle entraîne des mouvements de mordillements très importants qui participent à son extension.
Les impétigos , avec un aspect mité du poil en particulier dans certaines races comme le Shar-Peï, et les folliculites sont aussi des pyodermites.
Toute infection bactérienne de la peau devra être traitée par une antibiothérapie adaptée, à un dosage suffisamment élevé et pendant une période relativement longue.
Plusieurs parasites sont à l’origine de l’apparition et du développement de dermatose prurigineuse; au premier rang se trouve la gale sarcoptique.
Cette affection est due à un acarien «Sarcoptes scabiei», qui creuse des galeries dans les couches les plus superficielles de l’épiderme. Les lésions cutanées sont d’abord localisées aux zones de peau fine (pavillons auriculaires, coudes, jarrets) mais ont rapidement tendance à se généraliser à tout le corps de l’animal.
Il s’agit d’une dermatose extrêmement contagieuse, pour les animaux comme pour l’Homme.
D’autres parasitoses existent, par exemple la pulicose (présence de puces), mais je ne les développerai pas ici.
En général, les infections par des dermatophytes (champignons) ne sont pas prurigineuses. Attention toutefois, car certains dermatophytes, non habitués au revêtement cutané du chien, provoquent chez ce dernier une réaction inflammatoire parfois violente qui se traduit par un prurit.
Divers
D’autres pathologies peuvent s’accompagner de prurit chez le chien. Par exemple des maladies auto-immunes, certaines réactions «allergiques» vis-à-vis de médicaments ingérés, l’anxiété (qui est à l’origine d’un léchage stéréotypé), certaines tumeurs cutanées, etc.
En résumé, la liste des pathologies pruritogènes est longue et l’inventaire ci-dessus n’est, je le rappelle, pas exhaustif.
Ici encore, il ne s’agit en rien d’un guide d’auto médication, seul votre vétérinaire est apte à soigner votre animal conformément aux règles de l’art.
La première chose à faire est d’identifier la cause de l’apparition du prurit. De manière simplifiée, on peut distinguer le prurit primaire, généralement dû à une cause parasitaire ou infectieuse et le prurit secondaire, principalement dû à une cause allergique ou psychogène.
Dans certains cas, on peut prescrire un traitement antiprurigineux pour apaiser temporairement l’animal, mais il faut toujours lui associer une recherche de la cause du prurit.
S’il y a infection cutanée, on prescrira une antibiothérapie adaptée, à un dosage suffisamment élevé et pendant une période relativement longue.
Pour finir, il ne faut pas oublier l’utilisation souvent bénéfique des soins locaux, principalement des shampooings chez le chien, dont certains ont intégré des substances astringentes, calmantes et apaisantes, qui participent de façon non spécifique à l’effet antiprurigineux.»